PERSONNE NE RAMASSE MA LANGUE

est une incantation à deux voix où les corps des performeuses, Chloé Bieri et Lisa Tatin, deviennent un manifeste vivant d'une poésie incarnée. En déambulation au sein du public, les corps et les voix s'affirment comme espace de résistance, éclatant les cadres préétablis et invitant à une réflexion profonde sur les oppressions systémiques.

 

Dans un écrin de lumière et de vidéo, leurs voix donnent vie aux textes poétiques d’autrice.x.s engagée.x.s : Lisette Lombé, Laura Vazquez, Stéphanie Vovor, Cécile Coulon, Kae Tempest. 

Leurs corps deviennent la matrice où se croisent les questions de genre, de classe et de race.

 

La performance fait résonner les textes puissants de l’autrice féministe belgo-congolaise Lisette Lombé dans Brûler, brûler, brûler (2022) : « Antiracistes, féministes, politiques, les mots de Lombé font battre le pavé et le cœur, poing levé, dénonçant les injustices. » Elle s’enrichit aussi des écrits sans concession de Stéphanie Vovor dans Frénésies (2023), qualifiés par Jean d’Amérique de « fragments de vie semés sur le bitume de notre époque », de la poésie lumineuse et rugueuse de Cécile Coulon dans Les Ronces (2018), décrite comme « une poésie de l’enfance et du quotidien, révélant les failles et les lumières de chacun », ainsi que des œuvres percutantes de Kae Tempest, qui mêlent profondeur intime et réflexion sociale, explorant les contradictions de l’être et du monde contemporain.

À cette polyphonie engagée s’ajoute la poésie sonore de Laura Vazquez, dont la scansion rythmique et les images fulgurantes transforment la langue en un flux vibrant, quasi hypnotique. Sa poésie, à la fois brute et incantatoire, propulse les mots dans un espace performatif où la voix devient matière et mouvement.

 

PERSONNE NE RAMASSE MA LANGUE proclame, à travers l’incarnation physique et vocale, la nécessité de décharner les modèles, de mettre à nu les oppressions et de réinventer les possibles, tout en interrogeant l’asservissement du vivant.